mercredi 23 mars 2011

Elizabeth Taylor

Sérieusement diminuée depuis des années, souffrant notamment d'une insuffisance cardiaque diagnostiquée en 2004 et multipliant les alertes et séjours hospitaliers depuis, Elizabeth Taylor est décédée ce mercredi 23 mars 2011, au centre hospitalier Cedars-Sinai de Los Angeles, à l'âge de 79 ans, entourée de trois de ses enfants.
Le mois dernier, après un énième passage en observation dans ce même établissement, son état de santé incitait pourtant à l'optimisme. Un répit de courte durée, brutalement infirmé par l'annonce de sa mort... La légende hollywoodienne avait jusque-là réussi à survivre à un certain nombre d'embûches, de ses blessures au dos au début de sa carrière jusqu'à cette insuffisance cardiaque et à l'ostéoporose la contraignant à se déplacer en fauteuil roulant, en passant par opération de la hanche, cancer de la peau, pneumonies, etc. Malgré sa condition délicate, qui l'obligeait à modérer ses apparitions publiques, elle était demeurée longtemps combattive : on se souvient notamment qu'elle était apparue en 2006 sur le plateau de l'animateur Larry King pour tordre le cou aux rumeurs la disant atteinte d'Alzheimer et moribonde. En juillet 2008, l'inquiétude avait repris le dessus lorsqu'elle avait dû être hospitalisée et placée sous respirateur artificiel. Malgré sa discrétion des dernières années, elle avait assisté aux obsèques de Michael Jackson, qu'elle avait soutenu de son vivant dans ses démêlés judiciaires en 2005 et dont la disparition le 25 juin 2009 l'avait beaucoup affectée. Liz Taylor avait tourné pour la dernière fois en 2001, dans le téléfilm Drôle de retrouvailles ; sa dernière apparition sur scène remonte quant à elle à 2007, dans la pièce Love Letters face à James Earl Jones, à l'occasion d'une représentation caritative au profit de son association de lutte contre le sida, la Taylor's AIDS Foundation. Une fondation à laquelle la famille de l'actrice a invité à faire des dons plutôt que d'adresser fleurs et couronnes mortuaires pour ses obsèques, qui auront lieu en fin de semaine.
Enfant-star, la filmographie d'Elizabeth Taylor - que tout le monde s'est accordé à appeler Liz - se révèle extrêmement riche. Elle n'a effectivement pas 10 ans lorsqu'elle décroche son premier rôle au cinéma, poussée par sa mère, Sara. Nous sommes alors en 1943 et elle fait ses débuts dans Fidèle Lassie. L'année suivante, elle parvient à obtenir un contrat de longue durée avec la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) grâce au succès du film Le Grand National, qui rapporte à la Major pas moins de 4 millions de dollars (une fortune pour l'époque). Mais Liz ne sort pas indemne de ce tournage qui traite d'une célèbre course hippique : elle tombe de sa monture à plusieurs reprises et souffrira du dos tout au long de sa vie.
Avec son contrat en poche, elle enchaîne les longs métrages et incarne rapidement la jeune adolescente américaine par excellence, pour devenir un peu plus tard LA femme sensuelle, provocante et idéale. En 1958, elle joue dans La chatte sur un toit brûlant, au côté de Paul Newman. Cette performance l'installe pour le long terme sur le devant de la scène, tant son talent crève l'écran. En 1961, elle remporte même un Oscar grâce à La Vénus au vison, un film qu'elle n'a pas pourtant cessé de critiquer négativement et ce, même en public.
Mais Liz est alors sur une bonne lancée. En 1963, elle devient l'actrice la mieux payée d'Hollywood grâce au film Cléopâtre, touchant un cachet d'un million de dollars ! Le long métrage de Jospeh L. Mankiewicz est commercialement un flop puisque la 20th Century Fox a investi pas moins de 61 millions de dollars pour seulement 26 millions de dollars de recette... Mais la réputation de l'actrice n'en est pas pour autant ébranlée puisqu'elle continue de tourner et de séduire le public comme les professionnels du cinéma. En 1967, elle remporte son second Oscar avec Qui a peur de Virginia Woolf ?. Outre son talent, l'actrice est prête à tous les sacrifices, jusqu'à prendre 15 kilos ou se vieillir à outrance pour jouer un personnage.
Même si dans les années 1970 et 1980, Elizabeth Taylor est souvent malade et qu'elle ne peut pas tourner comme auparavant, elle reste quasiment omniprésente, avec quasiment un film par an. C'est surtout dans les années 1990 qu'elle disparaît peu à peu de la scène.
Elizabeth Taylor était une femme passionnée aussi bien à l'écran qu'à la ville. Mariée à huit reprises (dont deux fois avec le comédien Richard Burton), elle devient mère dès ses secondes noces avec Michael Wilding. Ensemble, ils auront deux fils, Michael Howard et Christopher Edward. Au cours de son troisième mariage, elle donne naissance à Elizabeth Frances, surnommée Liza. Lorsqu'elle épouse Richard Burton, le couple adopte une petite fille, Maria (dont la procédure a été entamée alors qu'elle était encore mariée à Eddie Fisher, son quatrième mari). A sa mort, Liz Taylor laisse derrière elle quatre enfants, dix petits-enfants ainsi que quatre arrière-petits-enfants.
La star entretenait également une longue histoire d'amour avec les bijoux. Car si l'amour s'effrite, les diamants, eux, sont éternels. Liz a beaucoup porté une bague offerte par Richard Burton, ornée d'un diamant de 33,19 carats qu'elle a fait agrémenter d'une perle de culture.
Riche, l'actrice l'a été en termes d'argent, mais aussi en termes de coeur. Elle s'est dévouée pendant une grande partie de sa vie à la lutte contre le sida. Après la mort de l'un de ses amis, la star hollywoodienne Rock Hudson, elle aide, en 1985, à la création de l'amfAR (American Foundation for Aids Research). Dix ans plus tard, Sharon Stone a rejoint l'association et elle anime chaque année un dîner de gala qui a lieu à Cannes, durant le Festival, ponctué par une vente aux enchères dont les fonds sont reversés à la recherche contre le virus. Depuis sa création, l'amfAR aurait investi pas moins de 275 millions de dollars dans la recherche contre le HIV.
Parmi les films les plus célèbres de sa carrière, citons Une place au soleil, Ivanhoé, Géant, La Chatte sur un toit brûlant, Soudain l'été dernier, La Vénus au vison, Cléopâtre, Le Chevalier des sables, Qui a peur de Virginia Woolf ?, la Mégère apprivoisée, Cérémonie secrète, ou Le miroir se brisa.

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